Traoré Awa

Mauritanie : promouvoir le foot féminin

Le début de la professionnalisation du foot féminin est récent en Mauritanie. Depuis 2016, a été mis en place un département de foot féminin dont l’objectif est de promouvoir cette discipline longtemps pratiquée par les hommes. Au total, 2000 jeunes filles portent les couleurs nationales, à travers notamment un championnat national de foot féminin.

Récemment , la journaliste Hawa Ba a réalisé un reportage vidéo, intitulé  » Footballeuses en Mauritanie: tenir en échec les préjugés et tabous.La reporter se penche sur les avancées et les défis du foot féminin à travers des intervenants tels Oumou Kane, Directrice du foot féminin, Fatou Niang alias Thiolito, Prof Sow Samba, Abdourrahmane Wedad Camara, entraineur des Mourabitounes Dames.


Sécurité alimentaire en Mauritanie : le rôle oublié des femmes

Au nom de la sécurité alimentaire de nombreuses femmes travaillent dans le secteur agricole à Rosso, situé à une centaine de kilomètre de Nouakchott, la capitale mauritanienne. La sécurité alimentaire qui permet de garantir à tout moment à une population, l’accès à une nourriture à la fois sur le plan qualitatif et quantitatif est le deuxième objectif parmi les objectifs de développement durable (ODD) 2030. 

Maria Mint Mohamed Vall, est Agricultrice de son état depuis une trentaine d’années. Elle préside une coopérative de 21 femmes situé au village R’guiouatt 30 Km à l’est de Rosso, capitale de la région du Trarza. Selon son constat, le rôle des agricultrices est oublié, peu valorisé (faute de moyens financiers, nécessaires) sur le terrain, malgré la grande contribution des femmes dans la sécurité alimentaire de la localité.

Dans ce documentaire vidéo intitulé « Sécurité alimentaire en Mauritanie : le rôle oublié des femmes » notre reporter Khaled Ahmedou s’est penché sur le rôle oublié des femmes dans la sécurité alimentaire. Il est allé à la rencontre de Maria Mint Mohamed Vall, agricultrice, Bamba Ould Dermane, maire de Rosso, Moulaye Saîd Baba Ainina Directeur de l’observation de la sécurité alimentaire au niveau du commissariat à la sécurité alimentaire et de bénéficiaires.

Ce travail a été rendu possible avec la participation de CFI, Agence Française de Développement (AFD), dans le cadre du projet afrik’kibaaru qui vise à soutenir la production et la diffusion d’informations liées au développement durable en Afrique.

Source: Agence Essaharaa


Webinaire du réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement au Burkina sur le paludisme

Un rendez-vous virtuel sous le thème « le palu au Burkina Faso progrès, défis et perspectives » était organisé le 21 avril en direct du Burkina Faso en perspective de la journée mondiale de lutte contre le paludisme prévue chaque 25 avril. Cette rencontre modérée par Bénédicte Sawadogo, coordinatrice national du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) Burkina avait pour intervenants Dr Gahthier  Tougri, coordinateur national du programme national lutte contre le palu (PNLP) et Clotaire Tapsoba, directeur pays du Malaria Consortium.

Ce webinaire organisé par le REMAPSEN en partenariat avec le programme national de lutte contre le paludisme au Burkina Faso et Malaria Consortium avait pour but d’informer de sensibiliser les médias sur les avancées et les perspectives de la lutte contre cette maladie au Burkina et de mieux les impliquer sur la couverture médiatique au pays des hommes intègres.

Dans sa présentation, le coordinateur national du programme national de lutte contre le palu, l’intervenant Dr Gahthier Tougri a évoqué la stratégie technique mondiale (STM) 2016–2030. Une vision  dont l’objectif est de « mettre à profit l’innovation et développer la recherche par ailleurs de favoriser un environnement propice pour obtenir des résultats plus durables et plus équitables ».

Cette stratégie recommande la réduction des taux de mortalité liée au palu au niveau mondial par rapport à 2015 à au moins 90 % d’ici 2030, réduire l’incidence liée au palu au plan mondiale par rapport à 2015 à au moins 90 % d’ici 2030. Le paludisme, considéré au Burkina comme un problème de santé public selon les chiffres de 2020, est le 1er motif de consultation et de décès dans les structures sanitaires touchant 12 231 086 cas avec 4355 décès (en 2021).

Selon l’intervenant « la gratuité de la prise en charge des cas de paludisme pour les enfants de 5 ans, les femmes enceintes et les femmes en post parfum … le renforcement des acteurs » sont quelques-uns des acquis de la lutte.

Pour sa part, Clotaire Tapsoba directeur pays du Malaria Consortium a rappelé les efforts de son organisation à appuyer le Burkina dans différents domaines dont le contrôle vectoriel, La chimio prévention, les diagnostics, l’amélioration de la qualité clinique, la gestion de la résistance ,le plaidoyer entre autre.

Pour rappel, des journalistes de dix-huit pays membres du REMAPSEN ont pris part à ce webinaire sur le paludisme piloté depuis le Burkina – Faso.


L’insertion professionnelle des jeunes en Mauritanie: une alternative contre l’extrémisme violent

La Mauritanie n’est plus la cible d’attaque terroriste depuis une dizaine d’années, une nouvelle qu’il faut continuer à savourer mais tout en restant vigilant et alerte dans un monde mouvementé par différentes crises, dont le Covid, une cherté de la vie au plan national, l’insécurité et la lutte contre le terrorisme dans la région ouest africaine. L’actualité dramatique, source d’inquiétude, de peur, nous pousse à recourir à des façons de faire pour tenir notre jeunesse à l’abri de tentation « terroriste ». Offrons-lui tout ce dont elle a besoin pour une vie décente afin qu’elle résiste aux appels d’enrôlement extrêmes.

La Mauritanie a une population jeunes, représentant plus de 60 % de la population ayant moins de 25 ans ; une tranche d’âge exposé au chômage que les plus de 25 ans (42 % contre 21 %), d’après les chiffres 2017 de l’Office national de la Statistique.

Ces dernières années, beaucoup de programmes ont été dédiés ou sont dédiés aux jeunes comme : projet PECOBAT (dédié à l’amélioration de l’employabilité des jeunes et des capacités des PME par le développement du sous-secteur du BTP, Mon projet, mon Avenir, Jeunesse et pouvoir d’agir GRDR, Projet d’Appui à l’Employabilité des Jeunes Vulnérables en Mauritanie(PEJ) de la Banque mondiale. Un projet qui rentre dans le cadre du Programme de Développement d’Urgence (PDU) du G5 Sahel, une action promouvant la stabilisation des zones frontalières des pays du G5 Sahel, et contribue la mise en œuvre du plan d’action de la Stratégie Nationale pour l’Emploi (SNE) 2018- 2030 de la Mauritanie.

Une des meilleures manière concrète de lutte contre le radicalisme (un phénomène qui se nourrit de frustration, de sentiment d’exclusion) notamment des jeunes, selon des témoignages, est de miser sur des initiatives de formation professionnelle, création d’emplois durable offrant du travail décent pour ces jeunes acteurs moteur de relève et de développement. En un mot il faut mieux répondre à temps à l’expression des besoins de ces cibles qui s’investissent de plus en plus dans l’entreprenariat en Mauritanie ne trouvant pas parfois d’autres alternatives sur le marché de l’emploi.

Malgré la mise en œuvre de ces projets, Youssouf Diallo un jeune observateur estime qu’il n’y a pas suffisamment de perspectives au profit des jeunes, une donne qui doit changer pour ouvrir plus de possibilités de réussite selon lui. Une situation qui lui inspire cet adage : « Tu danses la poussière ne se lève pas » expliquant que ces situations d’insatisfaction peuvent nourrir parfois de la frustration, de la haine, de l’extrémisme chez des jeunes.

Comme ce fut le cas de ce jeune mauritanien dans la fleur de l’âge dont Youssouf se souvient. Il y a quelques années, ce jeune s’était radicalisé, rejoignant même un groupe en Algérie, avant de revenir à la raison. Il se rendit compte du lavage de cerveau qu’il avait subi, et l’avait éloigné de la réalité, de la paix.

La cruauté du terrain lui a montré l’écart entre le discours et la pratique d’où son choc, sa désillusion, son traumatisme. Il a dû fuir pour sauver sa peau tant il a été secoué, terrorisé par ce qu’il a vu comme pratique extrémiste. Pendant longtemps, il avait l’impression qu’il était recherché par ses alliés, qu’il voulait effacer désormais de sa mémoire.

En Mauritanie, « la précarité est le quotidien de beaucoup de nos jeunes, dont la majorité se trouvent sans aucune perspective. Les frustrations sont aussi de la fragilité supplémentaire » constate Djeinaba Touré, spécialiste de l’entreprenariat des jeunes. Comme alternatives à l’extrémisme violent, elle estime qu’il faut faire de « l’équité une réalité pour la totalité des citoyens, valoriser le travail et les compétences des jeunes à tous les niveaux dans toutes les sphères de décision, mettre en place des fonds pour l’auto emplois des jeunes dans le secteur formel et informel ».

Pour sa part, l’activiste & entrepreneur Khally Diallo souligne que pour « pour protéger la jeunesse mauritanienne de la montée de l’extrémisme, il est urgent et obligatoire d’occuper la jeunesse à l’éducation, au travail. Entre autre il estime qu’il faut accorder à cette jeunesse la liberté d’agir et l’intégrer dans le processus décisionnel. Sur un ton alerte, ce leader de jeunesse, confie, que « la Mauritanie a intérêt à appliquer la justice et l’équité pour sa jeunesse ».

Des pistes de réflexion à prendre à compte pour donner toutes les chances à la jeunesse de s’épanouir loin des rivages extrêmes.