Lettre à ma soeur malade
C’est avec un cœur attristé que je t’adresse cette note de sœur aînée pour te dire combien je souhaite que tu guérisses inchaallah. Oui la vie est souvent injuste, tu es jeune, pleine de vie, de rêves, tu voulais devenir agent de santé. Hélas tu es tombée malade, sans comprendre ce qui t’arrivait réellement tout comme nous d’ailleurs.Tu t’énervais vite, te fâchais pour un rien même si naturellement tu n’es pas bavarde comme moi.
Il ya des jours où tu retrouves toute ta capacité intellectuelle, il ya des fois aussi où tu chutes, une façon de faire comprendre la complexité de cette maladie qui peut se guérir (inchaallah-si Dieu le veut) car notre pays regorge de nombreux tradipraticiens qui ont les secrets des plantes médicinales. Oui j’ai vu plusieurs cas de guérison, plusieurs personnes qui ont retrouvé leur santé après d’intenses sessions de traitement, qui ont passé des mois loin des bruits des villes et qui sont parvenues à se guérir comme si elles n’avaient jamais été malades.
Alors ma sœur, pourquoi pas toi ? toi qui rêvait de porter un blouson, qui aimait lire bien les ordonnances, la maman chérie de Fatim, ma nièce adorée à qui tu manques énormément. Oui tu dois guérir !!! je sais que tu le veux de toutes tes forces, de tous tes vœux, alors laisse moi te dire que ça ira, il faut espérer à un lendemain meilleur, pour nous tu dois rester forte. Un jour viendra où tu oublieras ces instants, éloignée de tout, surtout de ta fille qui est ton amie, ta complice bref le trésor que tu rêves de voir grandir si Dieu nous le permet.
Oui j’ai hâte de te revoir dans ta splendeur, amoureuse de la vie et prête à tout pour rattraper le temps perdu. Oui, dis-toi que demain est meilleur qu’aujourd’hui, dis- toi que ce sont les étapes de la vie, que ce n’est qu’un mauvais passage. Tels sont mes vœux pour toi ma sœur jumelle, oui, quand on était petite, on était tellement complices qu’on nous prenait pour des jumelles.
Voilà ces mots que j’extériorise ce soir pour te dire combien on tient à toi, combien tu es indispensable à notre rayonnement. J’avais le moral si bas que je n’ai pas fêté mon anniversaire le 5 février cette année. J’espère de tout coeur que tu nous tiendras compagnie bientôt, toi la tante de Badama et Bacoma, mes deux gardes du corps.
Te rappelles-tu de nos « Sambè Sambè »(présentation de voeux) lors de Tabaski à Kati le quartier d’origine de papa. Ce père qui remue aussi ciel et terre pour que tu retrouves ta santé. Cette préoccupation l’habite et son vœu ardent c’est de te voir plus que jamais déterminée. Il me raconte à chaque fois combien tu aimes te rendre utile, être autonome, voilà l’image qui me fait espérer que demain on sera tous ensemble.
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