Voilà pourquoi le Nouakchttois n’aime pas la pluie

14 août 2015

Voilà pourquoi le Nouakchttois n’aime pas la pluie

C’est le mois d’août ou mois de thio, thio (forte pluie au Mali), malgré tout la pluie peine à venir à Nouakchott. Pour moi habituée à l’hivernage ça fait bizarre. Je ne peux que m’étonner devant cette situation, qui est « normale » me disent mes amis mauritaniens qui se plaignent chaque année du manque de canalisations dans Nouakchott. Chaque fois que je relance ce débat climatique, Med me répète autour du thé  « awa pardon ! la pluie n’a qu’à arriver là-bas, pas ici » lance-t-il comme pour dire à la pluie de ne pas descendre, la peur est générale. La dernière fois que le ciel a fait des siennes ce fut terrible.

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crédit photo rimweb & Awa Seydou

Je me préparais à l’arrivée de la pluie comme au bon vieux temps. Il faisait chaud ce soir-là quand Nouakchott a reçu sa première dose de pluie dans la nuit de samedi à dimanche. Et depuis on a tous le regard rivé sur le ciel : pleuvra-t-il ou non ? La question est constante. La pluie effraie. Certains n’hésitent pas à dire  » si le ciel crache encore, on est foutu »,

A Nouakchott, quand la pluie tombe les ruelles sont inondées, des maisons abandonnées. L’eau stagne çà et là, des ruelles sont impraticables par voiture. Alors que la pluie s’est lâchée encore ce 12 août, les mouches envahissent nos maisons même de nuit.

Malgré l’inondation des voisins continuent à verser leurs eaux dans les rues déjà débordées. A l’aide de citernes, les employés de l’ONAS (Office national d’assainissement) tentent de capter ces eaux; une opération qui n’est pas toujours couronnée de succès, ainsi au marché aux poissons, l’eau et les ordures occupent toute la place des vendeurs.

Les intempéries ont pour conséquence : l’augmentation du prix des loyers en fonction des humeurs du propriétaire, le prix du taxi grimpe aussi, les bottes se vendent comme des petits pains (une paire à 1 200 Um soit 3,40 euros), et certains arrivent en retard au boulot alors que d’autres chôment à cause de l’eau.

Dans la capitale, beaucoup ont en mémoire l’année 2013, une année où les inondations ont fait beaucoup de dégâts. Depuis, la crainte est toujours là.

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