Un regard sur des malades de Nouakchott

Article : Un regard sur des malades de Nouakchott
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20 février 2015

Un regard sur des malades de Nouakchott

Rare sont les jours où je ne croise un malade « mental » sur les différents axes de la capitale mauritania. Ces carrefours sont devenus comme l’arbre à palabre ou un terminus pour ces malades pour qui le temps s’est arrêté il ya bien … longtime.

On voit  parmi ces malades, un vieux familier du coin , sac à la main, peau noircie par le charbon à contempler le lointain comme vers carrefour Sabah qui serait malien d’après des confidences. On a l’impression qu’ils attendent une visite ou qu’ils se rendent en urgence quelque part mais où?. Carrefour Saaba, carrefour boutique couscous, Bmd, on les rencontre souvent stoppés, à la recherche de nourriture,en ambiance de gueularde comme s’ils étaient toujours en connexion avec le reste du monde.

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Scène d’accident à Nouakchott/crédit photo Awa Seydou

Dormir dans la rue dans cette ambiance parfois glaciale, de sentiment d’insécurité, de vitesse des automobilistes qui roulent souvent sans aucune maitrise du code de la rout .Des jours sans réellement se nourrir, ou dormir, se vêtir à peine, pour peu je crois que l’essentiel c’est d’être là. La question qui me vient sans cesse à l’esprit: où sont leurs proches, que font t-ils pour eux, ces malades ne sont t-ils plus récupérables même par des traitements traditionnels?

voilà des pensées qui me viennent à l’esprit chaque fois que je les croise lors de  mes vas et biens dans la capitale, notre capitale où les candidats à la mendicité s’amplifient par ailleurs vu qu’elle  est la voie la plus rentable, le moyen le plus rapide ou facile d’obtenir de l’argent . En effet certains en font une base de revenus et d’entrepreneuriat, comme quoi tous les chemins mentent à Rome.

Une histoire bouleversante

Un matin, alors que je me rendais au boulot, un automobiliste vers boutique couscous par excès de vitesse toucha un malade tombé à cause de l’effet du choc, pressé de joindre son terminus, l’automobiliste sortit de la voiture et remis 1000um (environ 4euro) comme frais de soins à la personne venu secourir le malade qui saignait de la tête et peinait à se tenir debout. J’ai la chair de poule chaque fois que je pense à cette histoire qui prouve jusqu’à quel point l’indifférence de l’automobiliste est très grave.

Comment peut -on blesser une personne dont la tête saigne et faire comme si rien ne venait de se passer?.Le boss qui avait sans doute un rv business s’en alla dans la nature  laissant le malade entre les mains de ses secours qui se débrouillaient à trouver une solution à cette équation: se rassurer que le saignement cesse, ou accompagner le malade dans une structure sanitaire en prenant en charge les frais  ect… je ne pense pas que Mille Um suffirait à soigner une telle blessure.

Je me pose toujours la question , comment l’automobiliste peut t-il dormir tranquillement alors qu’il venait de laisser un homme peut être entre la vie et la mort?.

Rare aussi sont les gens qui s’arrentent pour prêter une attention à ces malades si fidèles à ces lieux comme s’ils y ont un trésor, bizarre, presque tous les jours on les voit rodé par ici, alors que les passagers des compagnies routières se patientent ou se bousculent pour prendre le départ sur cet axe carrefour nouhadhibou qui mène jusqu’au Maroc.

Même s’ils sont déconnectés de la réalité, ces personnes méritent une prise en charge, une protection même si cela demande des coûts, pourquoi pas les faire suivre à l’hôpital psychiatrique alias Hopital Dia si célèbre ici.

Pour cela aussi il faut qu’on sache à qui appartiennent ces personnes livrées à elles même comme s’ils n’ont pas appartenu à la race humaine il ya peut être… bien longtemps quand ils avaient encore la tête sur les épaules.

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