« Ils sont tombés sous mes yeux, c’était vraiment un choc » : Ebirim Rose, une rescapée de l’attaque de Grand-Bassam se souvient

Article : « Ils sont tombés sous mes yeux, c’était vraiment un choc » : Ebirim Rose, une rescapée de l’attaque de Grand-Bassam se souvient
Crédit: Awa Seydou
24 février 2022

« Ils sont tombés sous mes yeux, c’était vraiment un choc » : Ebirim Rose, une rescapée de l’attaque de Grand-Bassam se souvient

Lors d’une visite récente à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, j’ai rencontré, Ebirim Rose, la directrice du centre « Jah live art et culture ». Elle est l’une des survivantes de l’attaque terroriste du 13 mars 2016. Cette actrice du tourisme à Grand-Bassam, le poumon de l’artisanat ivoirien, revient à travers ce témoignage bouleversant sur cette matinée où elle a vu sa vie défilée sous ses yeux lors de cette attaque première du genre en Côte d’ivoire.

D’allure forte, Ebirim.R. Elechi, a parfois des larmes aux yeux quand elle se rappelle les scènes de tuerie dont elle a été témoin. Ceux qui ont commis cet acte, habitaient juste en face de son espace, où elle a vu les premières victimes se faire tuer sous ses yeux. Elle a dû ramper avec ses employés dans les allées de son centre pour avoir la vie sauve.

Elle a pu surmonter, le choc de ce fait grâce à l’assistance de son mari et les efforts du maire de sa localité qui mène des actions de sécurisation de la zone, les souvenirs demeurent à l’approche de chaque 13 mars, jour fatidique de cette attaque où 16 personnes ont été tuées. Cette attaque djihadiste a été revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) survenue à la station balnéaire de Grand-Bassam. Témoignage :

Blog Reines d’Afrique : Que faisiez -vous précisément au moment de l’attaque ce jour-là ?

On était là en train tranquillement de prendre un pot, et on a vu des gens courir. Ceux qui ont fait cet acte, logeaient juste à côté en face de chez moi, ils étaient là depuis janvier, on ne pas savait que c’était eux, on marchait avec eux, causait avec eux, sans savoir que c’était des djihadistes. C ‘était un dimanche à partir de midi, je vois un jeune passer, mettre son gilet et tirer quelques instants plu tard sur un homme au téléphone tenant le sac de sa compagne, qui recevra elle aussi une balle. Ils sont tombés sous mes yeux, c’était vraiment un choc.

Blog Reines d’Afrique : Est-ce que sur le coup vous avez senti que c’était un attentat, ?

Non, je n’ai pas automatiquement pensé à eux, j’ai pensé que c’était les microbes, car une semaine avant, les autorités éloignaient ces microbes de Grand-Bassam. Le djihadiste qui a tiré a dit « Allah Akbar » avant de continuer à tirer. Je vois la scène défilée encore .

Blog Reines d’Afrique : Quel souvenir gardez-vous de ces attaques ?

Ce fut un choc, jusqu’à maintenant, des images me reviennent, quand le 13 mars arrive, j’ai peur. Je voyais des images défiler comme si c’était hier. C’était difficile à remonter, mais avec le temps, avec l’assistance de mon mari, qui me disait que c’était fini, il me coachait, c’est un bon coacher, il me calme quand le choc revenait. J’ai surmonté grâce à toutes ces forces. Il me réconforte en disant que les autorités veillent sur notre sécurité maintenant.

Blog Reines d’Afrique : Est-ce que selon vous le dispositif sécuritaire a changé par rapport à avant ?

Oui, il y a eu changement, tous les dimanches, un jour où on reçoit beaucoup de clientèle, nous avons l’assistante de la marine et de la police dont des éléments viennent d’Abidjan.

Blog Reines d’Afrique : Est-ce que vous pensiez avant que Grand-Bassam pouvait être victime d’attaque ?

Non, je n’ai jamais pensé qu’un tel fait pouvait se produire ici.

Comment avez-vous fait pour surmonter ce fait ?

On se sensibilise, et on va vers les autres, pour les sensibiliser. Nous leur disons que Grand-Bassam est sécurisé, les touristes reviennent. On se relève, même si les souvenirs font surface à l’approche du 13 mars, date de cette attaque terroriste à grand Bassam.

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