Mali : rencontre avec l’activiste Fatouma Harber

27 juillet 2016

Mali : rencontre avec l’activiste Fatouma Harber

« Je ne faiblis pas parce que je suis sûre que je ne perds pas mon temps » tel est l’une des déclarations fortes de cette blogueuse dans ce coup de cœur du mois. Cette activiste qui « milite pour un seul parti, le Mali » nous parle de son engagement , de son regard sur son pays qui travers une crise sécuritaire sans précédent. Avec des mots, elle nous parle des maux du MALIBA.

crédit photo
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Reines d’Afrique : Comment est né ton engagement?

Mon militantisme est né d’un amer constat. La jeunesse malienne est tombée dans les travers. Elle se contente de faire du suivisme, où de profiter des biens de papa. Alors que c’est à elle qu’il revient de se battre pour redresser ce pays qui est fortement menacé de partition Je suis partie de Twitter. Je me suis retrouvée dans le blogging et l’activisme par patriotisme.

Reines d’Afrique: Quelles sont des difficultés de cet engagement ?

C’est une difficulté matérielle d’abord car être Web activiste C’est être connectée en permanence, influencer dire la réalité, la dépeindre.

Le Mali est le pays où l’internet de mauvaise qualité que nous avons coûte extrêmement cher malgré les difficultés.

Reines d’Afrique: Et ton engagement est intact !!!

Et personne ne te paye parce que tu défends ton pays Je ne faiblis pas parce que je suis sûre que je ne perds pas mon temps. J’ai orienté beaucoup. Je lutte pour que la communauté des blogueurs du Mali soit un organe important de notre société civile.

Reines d’Afrique: ce combat  avance t-il ?

Oui. Nous avons tenu nos premiers blocamp, nous avons un programme fourni de formation dotation en matériel, pour nos blogueurs, mais nous n’avons toujours pas de partenaire solide.

Reines d’Afrique: Le blogueur est t-il de plus en place écouté au mali ?

Oui ! Concernant les sujets sur lesquels je m’exprime le plus, j’interviens sur plusieurs radios nationales et internationales, Kledu , Mikafo, La voix de l’Amérique .Je joue mon rôle quand il faut mettre un Blogueur en contact avec des amis journalistes de France24.

Reines d’Afrique: On sent votre engagement, votre patriotisme dans tous vos posting, comment faites- vous pour garder le moral ?

 Je me ressource dans ma famille, j’ai une petite fille, je vis chez moi Tombouctou avec mes deux parents et mon conjoint. Mes amis cela,  m’aide beaucoup pour garder le moral.

Même s’il faut reconnaître que je suis une personne qui se décourage ou s’attriste peu facilement. Je pense que ma force, c’est ce moral, je crois en moi, En la jeunesse, je me dis qu’il ne faut pas baisser les bras, que je dois lutter pour que ma fille trouve ce pays que j’aime. Que je puisse lui apprendre à l’aimer aussi sinon autant.

Reines d’Afrique: Comment vois-tu cette jeunesse aujourd’hui, la relève est elle en marche?

 Concernant la jeunesse malienne. Je suis bien sceptique Elle se déséduque – mot que j’ai inventé exprès pour le Mali .Le niveau du jeune malien baisse beaucoup. La majorité se contente du peu. Elle est en train de tomber déjà dans les travers des vieux qui font tout pour rester jeunes et accaparer les postes que ces jeunes devraient avoir.

Reines d’Afrique: Quel est ton regard sur la situation politique social et militaire du pays?

Je pense que ces trois réunis dans les mains du mauvais homme risque de faire disparaître notre pays si les maliens ne réagissent pas. Notre but c’est une paix véritable. Pas une entente entre le président du Mali et les indépendantistes du MNLA ou les islamistes du HCUA.

Quand 2 éléphants se battent, c’est l’herbe qui est écrasée. Nous populations du Mali entier sommes cette herbe. J’espère que mes frères de Kidal s’en rendent compte. On ne peut réclamer le développement en prenant des armes et en détruisant les faibles infrastructures de développement présents.

Reines d’Afrique: Pour finir parle-nous de ton pépinière TIC Sankoré labs

 Sankorelabs est un espace de coworking. Un centre de formation en informatique et un espace de transformation sociale

Nous avons pris Sankore qui était l’université de référence en Afrique et dans le monde au 15e  siècle à Tombouctou. Et le Labs couvre toutes nos activités. Nous avons plusieurs projets dans le domaine de la  vulgarisation des TIC au Mali, notamment codeml pour former plus de 1000 jeunes à Tombouctou, à l’informatique à l’Internet et aux réseaux sociaux Mais aussi au codage.

Nous faisons par ailleurs le coaching et la formation en entrepreneuriat, le leadership L’incubation des jeunes startup à Tombouctou malgré cet état d’insécurité qui date de 2012  .Et qui je pense ne doit pas nous empêcher d’avancer.

 

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Commentaires

issbill
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Quand deux éléphants se battent, c'est l'herbe qui est écrasé. Bien dit.