Traoré Awa

« Il n’ya pas  assez d’investissement sur le VIH pédiatrique » docteur Geres AHOGNON, directeur Exécutif du réseau EVA

Le 2 décembre dernier, le réseau EVA– présent dans 11 pays par la voix de son directeur exécutif Dr Geres AHOGNON – était l’invité du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN). Un échange avec les médias à travers un webinaire spécial portait sur le thème : « Enfants et VIH en Afrique de l’ouest et du centre ».

Apport des médias aux efforts de lutte contre le VIH Sida et axes d’intervention du réseau EVA

Le directeur exécutif de  » Enfants et VIH en Afrique  » (EVA, créée en 2010) est revenu sur la mission de prise en charge du VIH pédiatrique de son institution depuis le siège de son réseau au Sénégal, face à une vingtaine de journalistes du REMAPSEN.

En début de propos, le directeur exécutif de EVA a rappelé que « les médias sont les pouvoir les plus importants de la société » soulignant l’importance de la couverture médiatique sur des questions aussi vitales que la lutte contre le VIH Sida.

Par la suite, il s’est exprimé sur les missions de son institution, comme par exemple le renforcement de capacité, le plaidoyer, la prise en charge, la contribution aux efforts de recherche.

Alerte sur des chiffres au sujet du VIH pédiatrique

Tout en rappelant que « les décideurs n’ont pas la maitrise du contexte  » sur le VIH pédiatrique, le directeur exécutif de Enfants et VIH en Afrique(EVA) a rappelé le traitement « spécifique » du VIH pédiatrique en estimant en outre que les chiffres montrent que « 35 % des enfants sont dépistés, 35% sont sous traitement et 27 % ont des charges virales détectables ». Des chiffres évocateurs, qui illustrent « qu’il n’ya pas assez d’investissement sur le VIH pédiatrique » des enfants. Ces enfants continuent à prendre des multi comprimés selon ses propos.

 Cap sur la prévention

Lors de ce webinaire, le réseau EVA, par le biais de son directeur exécutif, a fait remarquer que « la réussite de la prévention nous permet de réduire le taux du VIH pédiatrique ». Pour ce challenge « nos espoirs sont concentrés sur le suivi des femmes enceintes, la décentralisation de la prise en charge et la formation du personnel au niveau déconcentré » a-t-il martelé sur un ton optimiste.

Pour rappel, ce webinaire était modéré par Youssouf Bamba, le président du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), qui était en direct d’Abidjan, la capitale ivoirienne.


Focus sur la 8 édition du Nouakchott Jazz Festival Plus

La Mauritanie a vibré le 2 décembre dernier au rythme d’un concert  lors de la 8e édition du Nouakchott Jazz Festival Plus.

Un évènement organisé par l’Association El vajer sous la houlette du groupe mythique Walfadjiri placé sous le thème du « brassage culturel ». Une soirée qui a vu participation des artistes tels que Mohamed Seyid, Hamadi Dia et du groupe Walfadjiri.

Cette édition tenue avec le soutien de l’Ambassade d’Espagne en Mauritanie a été ponctuée en début de soirée par des allocutions de Papis Koné, directeur général du festival qui a salué « le soutien » de l’Ambassade d’Espagne en faveur de cette initiative culturelle promouvant « l’éducation musicale » notamment des enfants et des jeunes en milieu vulnérable.

Le directeur du festival a également souligné que le festival s’attelle à perpétuer la mémoire de Babi Sarr concepteur et initiateur de cet événement . Malgré les difficultés liées à l’organisation d’un tel évènement, les promoteurs de ce festival se disent « optimistes » et confiant quant à la pérennisation d’un tel challenge culturel voué à l’ancrage du jazz au pays d’un million de poètes.

Pour sa part, José Lorenzo Outan le chargé des affaires culturelles de l’Ambassade d’Espagne a rappelé l’engagement du staff de Elvajer dans la promotion de la culture et du jazz en particulier en Mauritanie. Il a ainsi souligné « le travail incroyable » effectué par les initiateurs de ce festival.

Parmi le public invité, on comptait entre autres des entrepreneurs, des influenceurs comme Esma Kane, Amina Habib, Hacent Lebatt.


Message de la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2022

Mes ami·es,

Je m’adresse à vous depuis la Tanzanie à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida. 

Aujourd’hui, souvenons-nous des plus de 40 millions de vies perdues à cause du sida. C’est aussi le moment de faire le point sur la riposte au sida et de nous engager à mettre fin au sida. 

Cette semaine, nous avons publié un nouveau rapport qui fera date : Inégalités dangereuses. Dans ce document, nous attirons l’attention du monde entier sur une réalité difficile : notre retard actuel pour mettre fin au sida d’ici 2030, retard imputable aux inégalités. 

Mais voici une bonne nouvelle : en poussant pour l’égalité, nous pourrons mettre fin au sida.

Premièrement :

Nous devons pousser pour l’égalité des femmes et des filles pour réduire leurs risques de VIH.

En Afrique subsaharienne, les adolescentes et les jeunes femmes ont trois fois plus de risques d’être infectées par le VIH que les garçons et les hommes du même âge. Ce constat incombe aux inégalités.

Permettre aux filles de finir leur scolarité secondaire peut réduire de moitié leur vulnérabilité à une infection au VIH. Ce risque peut baisser davantage lorsque nous incluons une éducation sexuelle complète et d’autres mesures favorisant l’émancipation des filles. Forts de ce constat, 12 pays africains se sont réunis au sein de l’initiative Education Plus qui jouit du soutien des Nations Unies.

Par ailleurs, nous devons combiner les services de santé sexuelle et reproductive avec les services de prévention et de riposte à la violence sexuelle et sexiste et au VIH. 

Ils doivent être conçus pour fonctionner pour toutes les femmes et les filles, dans toute leur diversité.

Deuxièmement :

Nous devons pousser pour l’égalité en faveur des personnes marginalisées. 

La discrimination à l’encontre des personnes marginalisées nuit à la riposte au VIH. De manière générale, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont 28 fois plus de risques de vivre avec le VIH. Ce risque est 35 fois supérieur pour les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, 30 fois supérieur pour les travailleurs et travailleuses du sexe et 14 fois supérieur pour les femmes transgenres.

Nous ne mettrons pas fin au sida si ce n’est pour tout le monde. 

Les preuves sont claires : la décriminalisation facilite l’accès aux services. La décriminalisation sauve des vies.

Voici deux exemples :

Afrique : 

En Afrique du Sud, où les relations sexuelles entre personnes du même sexe sont légales, les gays sont 60 % plus susceptibles de vivre avec le VIH, mais ce chiffre monte à 240 % en Ouganda où l’homosexualité est criminalisée.

Asie :

En Thaïlande, où les relations sexuelles entre personnes du même sexe sont légales, les gays sont 11 fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les autres hommes. Ce risque est 72 fois plus important en Malaisie où l’homosexualité est criminalisée.

Mais voici la bonne nouvelle. La dynamique actuelle en Asie, en Afrique et dans les Caraïbes, tend vers la dépénalisation des relations sexuelles entre personnes du même sexe. Ces dernières années, cela a été le cas en Angola, au Bhoutan et au Botswana. Et ces tout derniers mois, Saint-Kitts-et-Nevis, Singapour, Antigua-et-Barbuda sont venus s’ajouter à cette liste. Dans 68 pays, ce type de lois est toutefois toujours en vigueur. Reléguons ces lois nuisibles et coloniales aux livres d’histoire. 

Mais nous ne devons pas seulement dépénaliser, nous devons aussi lutter contre la stigmatisation. 

La stigmatisation est le jugement que porte la société sur les personnes à cause de qui elles sont. Et la stigmatisation tue.

Nous devons y mettre fin pour les personnes vivant avec le VIH et pour les communautés marginalisées. Nous avons besoin ici de toutes les personnalités politiques, confessionnelles, traditionnelles et culturelles. Faites-vous entendre. Poussez l’égalité. 

Troisièmement :

Une inégalité qui me fend le cœur est celle qui touche les enfants vivant avec le VIH. L’état actuel de la science devrait permettre d’éviter aux bébés de naître avec le VIH et aux enfants séropositifs de se retrouver sans traitement. Mais aujourd’hui, alors que trois quarts des adultes vivant avec le VIH suivent un traitement, ce n’est le cas que pour la moitié des enfants. C’est intolérable.

Nous ne pouvons pas laisser cette injustice honteuse et évitable se poursuivre. C’est pourquoi les Nations Unies, les partenaires internationaux, la société civile et les gouvernements des 12 pays les plus touchés se sont réunis et ont formé l’Alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants. Nous allons de l’avant. La Tanzanie accueillera le lancement officiel en début d’année prochaine.

Pour finir, et cet aspect est crucial,

pour mettre fin au sida, nous devons lutter contre les inégalités en matière de ressources.

La crise de la COVID-19 et la guerre en Ukraine ont accru les inégalités dans le monde entier. Jour après jour, les pays du G20 reçoivent 136 millions de dollars de remboursements de dettes en provenance de pays pauvres du Sud.  Dans ces derniers pays, le remboursement de la dette accapare 4 fois plus de budget que les dépenses de santé, et 2 fois plus que les dépenses d’éducation.  

En pleine crise de la dette, de l’austérité et des inégalités qui touchent les pays en voie de développement, certains pays riches ont réduit l’aide à la santé mondiale et envisagent des coupes encore plus importantes.

Ce n’est pas la bonne réaction. Ce n’est pas le moment de réduire la voilure, mais de voguer toutes voiles dehors.

N’oubliez pas : c’est grâce à la solidarité internationale que nous avons réduit les inégalités de financement et accompli des progrès incroyables contre le sida, y compris en ayant plus de 28 millions de personnes qui reçoivent un traitement vital. Et nous devons terminer le travail. 

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA se joint aux personnes vivant avec le VIH et aux communautés du monde entier dans le cadre d’un appel à l’action commun : pousser pour l’égalité.

L’égalité de l’accès aux droits, l’égalité de l’accès aux services, l’égalité de l’accès aux ressources, l’égalité de l’accès aux meilleures découvertes scientifiques et aux meilleurs médicaments. Ainsi, nous mettrons fin au sida.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur FacebookTwitterInstagram et YouTube.


Santé: Directeur Général de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé « la presse doit être en mesure de transmettre les bonnes informations en évitant les fake news».

Le 18 Octobre dernier, le Directeur Général de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) Dr Melchior Athanase AISSI en direct de Ouagadougou (Burkina Faso) était l’invité du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement(REMAPSEN).

l’OOAS est devenue une institution en 1987, elle compte 15 pays membres. Elle a pour challenge d’harmoniser les politiques de santé pour le bien-être des populations. Cette organisation estime promouvoir « les normes de santé les plus élevées possible pour les Etats membres de la CEDEAO par la mise en commun, des ressources régionales (…) la coordination entre les gouvernements pour faire face aux problèmes de santé régionaux »

Pour réussir le pari, le rôle des médias est crucial selon le nouveau DG de cette institution qui a rappelé l’apport des journalistes dans la transmission de l’information fiable en matière de santé. Ainsi selon lui : « la presse doit être en mesure de transmettre les bonnes informations en évitant les fake news ».  Une chose qui contribue au renforcement des liens entre les communautés et les services de santé et à la promotion de la santé sociale.

L’OOAS qui travaille avec une trentaine de pays, malgré les nombreux défis sanitaires, dispose d’énormes moyens pour mener sa mission a fait savoir Dr Melchior Athanase AISSI lors de ce webinaire organisé par le REMAPSEN présidé par Bamba Youssouf de la Côte d’Ivoire.


Mauritanie : la gratuité de la contraception, réalité ou utopie?

En Mauritanie, la mise en place de la gratuité de la contraception ou planning familial a été une mesure importante. Cette politique de repositionnement de la planification familiale vise à favoriser l’adhésion des populations vers les centres sanitaires publics et communautaires pour obtenir gratuitement les produits contraceptifs. L’objectif recherché est de favoriser l’espacement des naissances, un facteur de bien-être et de développement socio- économique.

Maintenant l’heure est aux interrogations, car si la gratuité des produis est officiellement décrétée, dans la pratique, c’est autre chose… Une situation qui mérite réflexion car elle constitue un sujet de préoccupations pour de nombreuses familles. Nombreuses sont les femmes qui peinent à joindre les deux bouts, mais qui doivent quand même mettre la main à la poche.

Le 26 septembre dernier à Kouva (Nouakchott, Mauritanie) une causerie a été organisé par l’Association des Gestionnaires pour le Développement (AGD) et le réseau des jeunes Ambassadeurs SR/PF à l’occasion de la Journée mondiale de la contraception. Une occasion pour les participants d’interroger sur la gratuité effective ou non des services contraceptifs.

Selon des témoignages, des femmes doivent débourser des sommes dites « dérisoires » pour certains, « exorbitantes » pour d’autres, pour avoir un produit contraceptif, normalement livrées gratuitement. Des clientes payent en fonction des structures sanitaires publics entre 2000um, 3000mru souvent et 5000 mru pour s’offrir les services du planning familial, lors d’une consultation.

Des citoyens souhaitent savoir si la gratuité est effective, d’où la question: est- ce le produit qui est gratuit ou l’acte de consultation ? Les réponses à ces questions contribueront à la compréhension de la nature de la gratuité et permettront de relever le flou sur la pratique actuelle de la gratuité en Mauritanie.

« On veut savoir si c’est vraiment gratuit, car on voit des gens payer des sommes dites symboliques lors de consultation, pourtant on nous avait dit que c’est gratuit dans le public. Il est important de clarifier la situation, il faut des réponses, sinon cela porte atteinte au bien-fondé de la gratuité » s’interroge une conseillère sanitaire. 

Un jeune éducateur explique qu’il « faut notifier aux gens la nature de la gratuité pour qu’on sache quoi faire désormais ». Cette problématique de santé reproductive, qu’est la gratuité de la contraception occupe les sujets de causerie .

Ainsi les attentes sont nombreuses d’où l’interpellation de citoyens qui estiment que « c’est au ministère de la santé de clarifier la situation pour que chacun sache la situation réelle « de la nature de la gratuité de la planification familiale.

Affaire à suivre !