Traoré Awa

REMAPSEN: Un webinaire sur les défis de la dépénalisation pour sauver des vies dans la lutte contre le VIH/SIDA

Le 27 février dernier le Réseau des Médias Africains pour la promotion de la Santé et de l’Environnement(REMAPSEN) a organisé un webinaire consacré aux défis de la dépénalisation pour sauver des vies en matière de lutte contre le VIH/SIDA. Un focus a été mis sur la promotion des droits humains pour relever ce défi afin de lutter contre cette maladie qui enregistre plus de 40 millions de décès selon l’ONU/SIDA.

 Cette rencontre qui a réuni virtuellement une vingtaine de membres du REMAPSEN avait pour intervenants Christian Tshimbalanga expert et consultant en droits humains à l’ONU SIDA, Goba Michèle, chef de service droits humains à l’ONG Alliance Côte d’Ivoire. Ce webinaire s’est accentué sur l’urgence de la lutte contre la discrimination et la stigmatisation afin d’accélérer la riposte contre la pandémie du Sida dans le monde.

Le 1er intervenant a accentué son intervention sur la stratégie mondiale pour l’élimination de la stigmatisation, et de discrimination liée au VIH à l’horizon 2021- 2026. Selon l’expert Onusien Christian Tshimbalanga, ces deux facteurs « entravent la réponse de la riposte contre la maladie ».  Il a témoigné que l’ignorance est la source de discrimination et stigmatisation.

Il a fait savoir en outre que « la criminalisation du VIH nuit à l’efficacité de la prévention ». Pour changer la donne, il préconise de « traduire les engagements politiques en action nationale » en renforçant les synergies d’action, les programmes, en procédant à une cartographie des acteurs, en captant les bonnes pratiques, en maximisant les programmes stratégiques et  en mobilisant les ressources necessaires à ces actions.

Goba Michèle, chef de service droits humains à l’ONG Alliance Cote d’Ivoire, a pour sa part insisté principalement sur les défis de réforme juridique pour promouvoir l’approche droits humains dans la riposte contre le VIH SIDA. Elle estime que certains articles de la loi sur le VIH, de son pays sont discriminant. Elle a plaidé par ailleurs pour l’amélioration de ces faiblesses pouvant mener à un meilleur changement sur cette question de droit humains.

Awa Seydou Traoré

 


Mauritanie : Les enfants plaident pour le financement de la Stratégie Nationale de Protection de l’Enfant(SNPE)

« Nous voulons une éducation de qualité, privée de toutes formes de discriminations, le droit d’être enregistré dès notre naissance, le doit à la parole, et la participation inclusive ».

Voilà le message livré au nom des enfants par Salimata Diallo, 15ans membre du parlement des enfants. C’était le 4 février à l’occasion de la remise d’un mémorandum à la Ministre de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Famille (MASEF) lors d’une cérémonie à Nouakchott.

L’objectif de cette rencontre était de rappeler l’aspiration des enfants mauritaniens, à une meilleure protection à travers le financement de la nouvelle Stratégie Nationale de Protection de l’Enfant(SNPE).

Cette action s’inscrit dans le cadre du projet « Soutenir les droits humains par le renforcement des mesures et du système de protection de l’enfant » financé par le gouvernement Américain à travers son Ambassade en Mauritanie. Un projet mise en œuvre par Save the Children en collaboration avec le MASEF . La cérémonie de mémorandum a été marquée par la remise des registres de plus  10.000 signatures, issu d’une pétition recueillie dans 6 régions de la Mauritanie.

Plaidoyer des enfants pour le financement de la SNPE

Ce plaidoyer s’est déroulé en présence de la Ministre de l’action sociale, de l’Enfance et de la Famille (MASEF) Madame Saviya Mint N’Taha,   la cheffe de mission de Save the Children, Madame Siw Dörte Diallo, l’Ambassadeur des Etats Unis en Mauritanie Madame Cynthia Kierscht ,  le représentant de World Vision, du maire de Ksar,Hakem Ksar,Waly de Nouakchott Ouest et d’acteurs de la société civile Mauritanienne.

Le financement de la SNPE à travers un plan d’action contribuera entre autre à la protection et la lutte contre la traite la traite, l’exploitation des enfants sur tout le territoire national . Ce financement pourra assurer « le droit à la survie , à l’éducation, à la protection des enfants » a plaidé  dans son allocution Mohamed Yahya  du parlement des enfants.

 Les enfants ont saisi ce moment privilégié pour demander « officiellement et solennellement au gouvernement, aux acteurs de protection, et aux partenaires de la Mauritanie à fournir plus d’éffort et à apporter leur soutien aux enfants de la Mauritanie ».

 Le soutien des partenaires de la Mauritanie

Face au retard du financement de la SNPE, en 2022, « Le gouvernement Américain a apporté son soutien au financement de ce projet mise en œuvre  par Save the children en collaboration avec le MASEF, pour le renforcement système de protection » a indiqué  la cheffe de Save the Children en Mauritanie. Cette source a rappelé que « les enfants font en ce jour un grand appel en exerçant leur droit fondamental, à la participation sur tout ce qui concerne leur survie, leur éducation, leur santé et leur développement« .

Pour sa part  Madame Cynthia Kierscht Ambassadeur des Etats Unis en Mauritanie  a rappelé que cette stratégie veut que « Tout enfant, indépendamment de son origine, genre, handicap ou condition sociale, présent sur le territoire mauritanien vit et grandit dans un environnement protecteur, bienveillant lui permettant de s’épanouir ».

Pour rappel,la SNPE constitue « l’ensemble des lois, des politiques , des règlements et des services nécessaires dans tous les secteurs sociaux, en particulier la protection sociale, l’éducation, la santé, la sécurité et la justice visant à appuyer les mesures de prévention et de protection des enfants et au renforcement de la famille » .

Cette cérémonie de mémorandum a été précédée d’une séance d’information des médias dans les locaux de Save the Children quelques jours au paravant  . Une rencontre qui a porté sur la note des enfants pour le financement de la SNPE, la politique de déploiement efficace de la SNPE, la mobilisation des enfants pour la pétition.

 


TANZANIE. DRE BERTHILDE GAHONGAYIRE : « LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA PÉDIATRIQUE EST L’UNE DE NOS PRIORITÉS »

En marge de la réunion technique dans le cadre de la stratégie « Alliance globale », visant à l’élimination du sida chez les enfants d’ici 2030 qui s’est ouverte le 31 janvier dernier, à Dar-Es-Salam, en Tanzanie, la Directrice régionale de l’ONU/SIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, la Docteure Berthilde Gahongayire, a donné son point vu sur la question.

Au cours de cet entretien, la Directrice régionale affirme que la question du vih/sida chez les enfants est une priorité : « la lutte contre le VIH/SIDA pédiatrique est l’une de nos priorités, pas seulement dans notre sous-région, mais dans tous les pays et au niveau mondial. C’est un encouragement pour nous par le fait que les pays qui ont signé l’Alliance globale sont là. Cet encouragement a vraiment amélioré la qualité des services dans la prise en charge des enfants ».

Selon l’ONUSIDA, un travail préliminaire sur la situation du VIH/SIDA chez les enfants a été fait par les pays. Donc, c’est le moment de se mettre ensemble en dégageant une orientation sur la mise en œuvre de tout ce qui a été décidé au niveau pays, a déclaré la Dre B. Gahongayire, Directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

« Ce que nous attendons que les pays participent, et une fois rentrés qu’on essaye vraiment de les soutenir afin de mettre en œuvre les activités qu’ils ont identifiées pour relever le gap qui est actuellement assez énorme dans la prise en charge pédiatrique », a plaidé le Directeur régional de l’ONUSIDA.

Elle soutient la disponibilité de son institution à accompagner les pays dans cette démarche : « les pays peuvent toujours compter sur l’appui de l’ONUSIDA et des autres partenaires. Bientôt, il y aura des propositions du Fonds mondial et on espère que cette partie de la réponse qui est la prise en charge pédiatrique sera vraiment un des points forts (…) et nous encourageons les pays à avoir cette partie dans leur demande de financement. Pour les pays Pepfar, il y a le Cop 23 qui arrive. Partout, il y a une opportunité, et donc il faut mettre des actions en matière de la couverture pédiatrique. C’est un domaine important pour la région ».

A noter que 12 pays prennent part à cette grande activité, à savoir : Angola, Cameroun ; Cote d’Ivoire ; RD Congo ; Mozambique ; Nigeria ; Afrique du sud ; Tanzanie ; Ouganda ; Zambie et Zimbabwe, Kenya.

Wilfrid Lawilla/REMAPSEN


Art Gallé & Cherimus sensibilisent par l’art contre les violences faites aux femmes et les enfants en Mauritanie

Pour démarrer ses activités de 2023, l’espace culturel Art Gallé  a convié le 2 janvier dernier, le public à un panel sur une thématique inspirante comme la contribution des artistes dans la lutte contre les violences faites aux femmes et les enfants.

Ce panel animée par l’activiste Dieynaba Ndioum avait pour intervenants Houleye Kane Coordinatrice du Réseau des Journalistes pour la lutte contre les violences faites aux Femmes et aux Filles en Mauritanie, Abda Mc artiste rappeur, Dado Bathily, la fondatrice de la marque de beauté consciente Dado Cosmetics

Cette rencontre marque le lancement de la caravane thématique qui va sillonner notamment les zones de Nouakchott notamment Toujounine , PK , El mina, et la commune de Ndiago . L’objectif des initiateurs, est de promouvoir l’engagement des artistes sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants , et l’art comme forme d’expression et d’engagement citoyen.

Selon des intervenants, l’art est « une thérapie » qui permet de s’interroger sur les maux qui minent la société et d’y trouver des solutions par l’expression des outils artistiques comme l’art plastique.

Cette caravane entend permettre aux populations de se familiariser avec la pratique de l’art comme un moyen ludique de sensibiliser sur les problématiques sociétales comme les violences faites aux femmes et enfants.

Un des challenges de cette initiative est de parvenir à faire des artistes des ambassadeurs de la lutte contre ces types de violences dans le long terme.


Mauritanie: Coumba Sy une héroïne de l’école de santé de Rosso

Cette date du 29 novembre 2022 restera inscrite dans les annales de l’histoire en tout cas celles de Coumba Sy, née en 1993, élève à l’école de santé de Rosso.

L’acte héroïque de Coumba

Ce mardi Coumba ne voulant pas rater son cours, a amené son enfant pour l’allaiter.

Le prof du jour était le directeur même de l’école, celui-ci a été si admiratif de ce courage d’une jeune mère demanda l’autorisation à Coumba d’immortaliser ses instants par une photo.

Une image illustrant l’attachement d’une mère à son cursus scolaire et déterminée à jouer son rôle de mère. Une image que le directeur a souhaité plu tard publier sur sa page facebook, comme pour montrer cet exemple d’abnégation, de Coumba Moussa Sy.

Pour le mari de l’héroïne du jour, la leçon à retenir, est « Coumba est une femme forte, courageuse, déterminée et n’abandonne pas facilement. Son geste signifie que c’est possible on peut avoir des enfants et continuer à étudier ou travailler sauf que c’est une question de volonté et d’organisation ». Il termine ses propos par cette phrase « Si la volonté est là, le chemin sera là aussi ».

Coumba pour sa part se confie en disant que : « Ce geste signifie que même en étant une femme avec un enfant on peut continuer son travail ou ses études, il suffit juste de s’organiser ».

L’éducation une voie d’autonomisation de la femme

Voilà une grande leçon de courage qui inspirera sans doute d’autres jeunes filles à suivre cette voix malgré les pesanteurs sociales. En effet elles sont encore nombreuses surtout à l’intérieur de la Mauritanie, ces jeunes filles qui sous le poids de contraintes familiales, ( distance de l’école, précarité, de mariage ou difficultés de lier vie familiale et professionnelle) sacrifient leur parcours professionnel . Souvent de nombreuses filles vont à l’école mais peu d’entre elles à cause de ces contraintes tantôt citées ont du mal à mener des études poussées.

Pourtant l’éducation est une voie d’autonomisation pour la femme, un levier qui lui permet de contribuer aux cotés de son frère, de son mari, de sa famille à la gestion efficiente de sa vie sans être un fardeau pour les autres.