Nord-Mali : lettre à mon oncle Ava

Article : Nord-Mali : lettre à mon oncle Ava
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19 août 2014

Nord-Mali : lettre à mon oncle Ava

Ces derniers jours, je ne parviens pas à te joindre par phone toi qui a décidé de t’installer définitivement au nord du pays (Mali) depuis ta retraite en 2011. Un endroit où tu te sens plus libre face à la nature, l’écho du désert. J’ai donc décidé de t’exprimer ma nostalgie à travers cette lettre qui se veut un cri de cœur, de paix, pour un Mali unique et laïque.

RAIDS AÉRIENS FRANÇAIS DANS LE NORD MALI
Mali: Force Serval/Crédit photo

Tu es resté sur place avec la famille malgré la crise qu’a connue cette partie malienne depuis 2012: la rébellion MNLA, le séjour des djihadistes, la libération des deux villes du Nord dont Gao et Tombouctou. Une libération inachevée dans la mesure où Kidal reste toujours sous occupation MNLA .Des moments d’instance émotion où il m’était difficile d’avoir de tes nouvelles comme ce fut le cas de beaucoup de parents. Je tenais à entendre ton sourire, à sentir cette joie de vivre qui te caractérise malgré les tempêtes du désert de ces dernières années. Je me rappelle de ton vœu suite à ma demande de t’inviter à venir t’ installer à Bamako.

Passionné de thé, tu sais être souvent ferme, je me souviendrai toujours de cette confidence  : « Ma fille je me sens bien, ici c’est chez moi, je resterai même si je dois mourir, je suis malien, je ne trahirai jamais mon pays que j’ai servi avec loyauté toujours, le Mali est un et indivisible ». Parole d’un homme qui connaît si bien cette partie malienne où il a servi dans l’armée dont il parle avec fierté malgré tout ce qu’on peut reprocher à cette force jugée « mal équipée, mal répartie dans les villes du Nord » sans compter le favoritisme dont bénéficient des généraux.

DIALOGUE INTER MALIENS
Alger : discussions inter maliennes/Crédit photo

Bref tout est à refaire afin que « nos vaillants soldats » si bien chantés par notre Djeneba Seck national puissent garantir la sécurité du faso (pays) contre vents et marées pour épargner aux populations de nouvelles humiliation, des souffrances indescriptibles durant cette crise  sans précédent  ayant touché les 3 villes du Nord-Mali. Des blessures que l’on peut ressentir dans ce coup de gueule de ma compatriote blogueuse Faty Harber dans ce billet émouvant et véridique sur le film « Timbuktu » de Abderrahmane-Sissako de la Mauritanie.

Certes nous suivons en plus de la médiation burkinabè par minute les discussions d’Alger entre les autorités gouvernementales et les groupes armés pour mettre fin à ce conflit. Mais nous devons trouver une solution définitive afin que les armes se taisent à jamais pour un développement durable du Maliba de Salif Keita.

kidal-pays-sipa
Entrée Kidal/ Crédit photo

Je suis pressée de te voir Ava, mon oncle au beau sourire quelque part à Almousarat(dans la région de Gao), une ville où le cousin Anoune parvient à se procurer de la connexion malgré le mauvais réseau téléphonique de ces jours derniers. Tu es resté dans ton fief tout au long de cette crise où l’armée faisait ses repris stratégiques jusqu’à déserter laissant le terrain aux forces MNLA, aux djihadistes. Des périodes noires où les populations ont souffert avec le sentiment d’être abandonnées.

En attendant, les regards sont tournés vers Alger où la reprise des discussions vient d’être reportée au 1er septembre prochain laissant planer des interrogations et inquiétudes sur ces dialogues qui ont abouti à je cite  « la feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d’Alger » et une « déclaration de cessation des hostilités » selon www.reflexiondz.net. Ava, je suis sûre que tu suis de près l’évolution de ces discussions si décisive pour l’avenir du pays car comme tu le sais via ton média favori RFI .

Si loin mais si près de notre Mali, j’estime que des points tels que: l’intégrité territoriale, l’autonomie ou l’indépendance ne sont pas du tout négociables au nom de la sacralité de la souveraineté nationale. La priorité doit être accordée entièrement au développement de ces villes mais et celui du reste du Mali.

Par cette lettre , j’ai voulu exprimer ma maliennité (Mon appartenance éternelle au Mali, à ce pays qui m’a vu naître ) même si je navigue dans les eaux mauritaniennes au nom du dialogue entre les cultures n’est pas cher Ava?.

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