Nouakchott assainie par la CUN
Pour ceux qui ne connaissent pas très bien, la Mauritanie, Nouakchott est la capitale politique de ce pays aux millions de poètes. La gestion de la propreté de cette ville était confiée depuis 7 ans à la société Pizzorno, mais là elle passe désormais sous la tutelle de la mairie centrale : la CUN (Communauté urbaine de Nouakchott).
L’arrêt des travaux de Pizzorno a laissé orpheline la capitale pendant quelques temps où l’on apercevait des tas d’ordure quotidiennement sans preneur. Des condamnations fusaient de partout , notamment le fameux Facebook que cette donne change .
Si certains ne comprenaient pas pourquoi il y avait « divorce » entre la dite société et l’Etat mauritanien, d’autres imaginaient Nouakchott en capitale décharge surtout en cette période d’hivernage et de consommation. Consommation importante lors du mois de ramadan : il y a à manger à gogo qu’en temps normal.
C’est en mai dernier, que la célèbre Pizzorno rappelle à l’Etat mauritanien au paiement de ses arriérés et ce fut le début d’un « arrêt technique ou de chômage technique» comme me l’on dit des travailleurs de cette boîte. En fait une situation difficile pour les 1293 employés de cette entreprise qui assurait 3 fois par jour à travers ses équipes le vidange des poubelles de la capitale pour un meilleur cadre de vie.
Alors que les employés de pizzorno étaient priés de rentrer chez eux jusqu’à nouvel ordre, le consommateur se demandait si la rupture est temporaire ou totale car ce n’était pas la 1ère fois que la société menaçait de mettre fin à ses activités d’assainissement de la ville alors qu’un contrat de 10ans le liait aux autorités mauritaniennes selon des sources.
« Est-ce une rupture de contrat ou résiliation de contrat ? » voilà le sujet de causerie qui planait dans les esprits des compatriotes de Ahmed Hamza, ex Boss de la CUN. Les plus nostalgiques espéraient une issue favorable des discussions entre les deux parties jugeant que Nouakchott est « jolie dè » sous la baguette magique de pizzorno qui acheminait les démarchages au centre d’enfouissement technique situé à 25 km de la capitale mauritanienne.
Progressivement, la CUN a pris du service à la place de pizzorno comme en témoigne la présence de ses travailleurs journaliers qui sillonnent les abords des goudrons depuis l’arrêt des actions terrains de pizzorno le 22 mai dernier. Contrairement à l’équipe précédente, ces journaliers bravent le soleil à pied « walay » à la recherche d’ordure en attendant de marquer des pauses devant le siège de la CUN leur quartier général. Une nouvelle donne qui fâche des employés de pizzorno qui ont organisé un sit –in le 7 juillet pour réclamer justice.
En attendant de recevoir des éclairements sur leur sort, mon quartier « Basra » se réveille aux allures des camions de la CUN, qui débarrassent les différents axes des décharges. Des ordures qui convergent tout comme celles des charretiers vers le rond point marbat (marché mouton) au grand dame de ces habitants qui s’inquiètent des risques d’épidémie.
A l’allure où vont les choses, je pense que la CUN assurera désormais l’assainissement de la capitale même si certains se désolent encore de l’arrêt de Pizzorno qui « faisait très bien son job » selon des confidences. La prise en main de l’assainissement de Nouakchott est-elle un moyen pour l’Etat mauritanien à travers la CUN d’exprimer une souveraineté ou est -ce la volonté de la présidente de cette institution d’imposer son style ? Le plus important est doute l’assainissement durable et efficace de la ville en vue d’en faire une des capitales propres de la sous-région.
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